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De mes archives, 1999 (mise à jour)

 IMG_20150214_0001À la fin des années ’90, le nombre d’immigrants commençait à être visible à Montréal et nous commencions à comprendre qu’un jour, leurs enfants seraient majoritaires à Montréal. On commençait à réaliser la richesse de leur apport; c’est le point de vue (aujourd’hui devenu une habitude, voire un cliché) que je défendais à l’époque, en faisant connaitre un peu leur travail, leur questionnement et surtout leurs difficultés. J’y affirmais, entre autres, qu’au début du 21e siècle, ce serait les artistes migrants qui renouvelleraient les arts à cause de leur expérience unique en si grand nombre dans l’histoire humaine. Je pensais que les questions identitaires deviendraient au centre des discussions. Je ne me suis pas trop trompée… Néanmoins, en conclusion, par discipline journalistique, je me méfiais de moi-même, de mon si grand enthousiasme et de mes lunettes (peut-être) roses; j’émettais en filigrane des doutes sur l’unique positivité de l’immigration.

Depuis j’ai travaillé et enseigné la langue aux immigrants adultes. J’ai appris à les connaitre. Depuis les premières avancées de l’interculturalisme au Québec, après la Commission sur les accommodements raisonnables de Bouchard-Taylor (2007-2008), après la Charte avortée sur les valeurs québécoises, la laïcité et le voile des musulmanes du Parti Québécois en 2013 (voir ma série d’articles sur ce sujet), puis finalement la loi sur la laïcité de l’État et l’interdiction du port de signes religieux des fonctionnaires en position d’autorité et des enseignants (CAQ, 2019) et après les multiples événements de radicalisme, intégrisme ou terrorisme issus principalement d’une fange imbuvable et dangereuse de l’islam ou de l’extrême droite, on est maintenant collectivement mûr pour se poser ces questions : à quel moment une société cesse-t-elle d’être capable d’intégrer correctement ses immigrants ? Quels sont les facteurs psychosociaux du risque de nous faire tomber (de part et d’autre) dans un repli identitaire, un nationalisme autocentré, voire des violences ethniques, religieuses ou antidémocratiques (comme celle de Charlie Hebdo et autres -voir ma série d’articles sur ce sujet) ? Comment le discours sur l’importance de la «diversité» est toujours celle des autres, mais rarement la sienne (comme on le voit par exemple dans le Québec baching des commentateurs et politiciens anglophones hors-Québec qui critiquent le manque d’ouverture à la diversité des élus québécois… sans se rendre compte qu’ils sont ainsi peu ouverts à la diversité des priorités provinciales dans leur propre pays »… comme quelques délicates questions que la gauche hésite encore à (se) poser.

Quatre ans avant d’écrire ce long reportage ci-dessous, en 1995, j’ai écrit un récit-conte poétique qui se passait dans un avenir rapproché (donc plus ou moins en ce moment…) où je plaçais le décor social de mon héroïne Amanda, dans une post-4e guerre mondiale, urbaine et larvée par des… terroristes qui font sauter des églises et où on apprend un grand scandale opéré sur des « câbles optiques » (la technologie des fibres optiques pour le câble télé commençait à peine à l’époque) devant les tribunaux militaires. Vous pouvez trouver un extrait de ce récit sur mon blogue au https://evemarieblog.wordpress.com/2013/12/26/refusons-la-societe-de-surveillance-et-vive-edward-snowden/ et écouter quelques extraits de mon CD sur la droite de cette page.

Voici donc rétrospectivement  l’intégrale de ma recherche journalistique sur l’intégration des artistes émigrés que j’avais réalisée en 1999, pour le compte de la revue d’art Esse Arts + Opinions, et publiée à Montréal.

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Auteure : Ève Langevin, Esse arts + opinions, 1999

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Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

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Auteure, Ève Langevin, Esse Arts, 1999

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Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

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Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

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Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

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Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

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Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

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Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

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Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Art, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Art, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Art, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Art, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Art, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Art, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Art, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Art, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Art, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999 (suite de l’article plus haut, p. 41)

Auteure : Ève Langevin, Esse Art, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Art, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Art, 1999

Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

Ève Langevin_Esse Art_1999_p.28

Auteure : Ève Langevin, Esse Arts, 1999

Auteure : Ève Langevin, revue Esse Arts + Opinions, 1999

Auteure de l’article : Ève Langevin, revue Esse Arts + Opinions, 1999

Anatoly et Ève Marie. Crédit photo Alix Coudurier_2010

Ève Marie et Anatoly Orlovsky en récital. Photo : Alix Coudurier

Nous bâtissions des milliers

de cœurs volants

Nous cherchions juste

Juste un peu plus de lumière

Nous balbutiions dans

une vie pleine de failles

 

Nous trouvions quelquefois une

source qui nous ressemble

Petites dans la rupture

l’âme impure

***

C’est un des mes poèmes, mis en musique  par Anatoly Orlovsky,  sur notre disque « Soleils, éclater dans le ciel» (écoutez des extraits dans la colonne de droite, sur cette page) et donné en récital à la Salle Claude-Léveillée de la Place-des-Arts à Montréal.

 

Il y a ces meurtrissures

Atelier écriture-yoga-danse_Mon affiche_crédit photo Laetitia de Coninck

Lecture de nos textes durant l’atelier. Crédit photo : Laetitia de Coninck

Bonjour à mes lectrices et lecteurs, il y a trop longtemps que je vous ai écrit…

J’ai planché plus intensivement depuis août sur mes Mémoires de mon projet «Tricotés serrés», une médiation culturelle pour le 375e de la fondation de Montréal. J’en suis enfin à l’impression, je vous en mettrai un extrait très bientôt.

 

En attendant, je vous mets un extrait d’un autre projet, une formation interdisciplinaire que je fais actuellement qui intègre l’écriture à la pratique du yoga et de la danse avec Caroline Loncol Daigneault et  Élaine LaBrie. Après une journée et demie intense où nous avons notamment  écrit des formes par terre, yeux fermés puis se couchant, dansant dessus, se mêlant aux autres écritanseurs, la dernière activité d’écriture automatique est sortie  bien spéciale… En effet, la lecture de leur écriture a tiré des sanglots à plusieurs de leurs  auteures.. une écriture qui était une forme de catharsis pour quelques-unes. Tout était si véritable, authentique, imagé, chargé, touchant, révélateur, libérateur. Nous avions comme seule consigne de commencer chaque phrase par «Il y a».

Voici un extrait de ce que j’ai écrit, comme si je sentais un peu à l’avance ce qui allait arriver.

*/*

Il y a ces meurtrissures dures et joyeuses catapultées dans l’univers, maman-lune nous protégeant avec sa coque de tortue puissante.

Il y a il y a toi et nous sans soi, source de nos abris.

Il y a aussi ces doux moments passés sous le soleil.

Il y avait nos genoux tordus par les roches des montagnards si tant soit peu qu’on osait les regarder ohohoh quand tu posais tes pieds sur mon ventre plein de merveilles à venir merveilles aussi génitrées par les courants profonds du monde.

 

Voir aussi sur ma page fb professionnelle https://www.facebook.com/plugins/post.php?href=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2Fpermalink.php%3Fstory_fbid%3D867167056790018%26id%3D750633708443354&width=500« >https://www.facebook.com/plugins/post.php?href=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2Fpermalink.php%3Fstory_fbid%3D867167056790018%26id%3D750633708443354&width=500

Quizz Symboles - Quiz Société

Pour le prochain numéro de la revue Possibles* (Montréal), nous sommes à la recherche de poèmes, nouvelles littéraires, récits, photos, peintures, dessins, BD, partitions, chansons, extraits de pièces de théâtre inédites ou autres formes mixtes d’expression artistique portant, de près ou de loin, sur la musique comme instrument de réconciliation et de résistance à la déshumanisation.

 

Il s’agit de résistance tout aussi sociopolitique qu’existentielle, culturelle et spirituelle, par le surgissement ou l’amplification du sens, de son désir (réenchantement), de beauté et de ses conditions d’existence. Parmi les principaux sujets abordés, nous nous intéresserons plus particulièrement (mais pas exclusivement- à titre indicatif seulement, car vos autres idées sont les bienvenues pour notre comité de sélection) à :

 

  • L’écriture musicale sous l’angle social des poètes et auteur.e.s/compositeurs/interprètes : solidarité, culture(s), levier et terreau de résistance; les musiques associées aux minorités ostracisées, autochtone, hip-hop & afro-américaine, rom, arabe, etc.
  • La transmission de la musique d’art, vivante et passée : médias, éducation, pédagogie; « le grand art pour le peuple »; y compris des extraits commentés de partitions ou des liens internet de musique
  • La passion musicale sous l’angle esthétique: mélomanie, ses formes et expériences; thérapie affective; beauté
  • La passion musicale sous l’angle spirituel / existentiel : sens, transcendance, ravissement, recentrement, extase, communion, drogue
  • La réflexion sur l’esthétique de la musique contemporaine et future. En particulier, l’écologie musicale, l’après-post-moderne, beauté et révolution, floraison et radicalité, esprit, amour et prophétie, solidarité, enchantement, ironie, joie et mélancolie, désir et contemplation, etc.
  • La musique solidaire des autres formes d’art.
  • Etc.

La date limite pour soumettre votre proposition est le 31 octobre 2017 pour les textes et le 31 décembre pour le visuel. Pour avoir les détails, communiquez avec moi en écrivant un commentaire ci-dessous ou dans l’onglet«à propos» en haut de page .

De mes archives

«Ce n’est peut-être pas la mission de l’Art de prêcher une morale, toutefois, fatalement l’Art enseigne, renseigne. Il est confesseur d’âmes. Il a aussi, sans doute, comme autre attribut d’ordonner en un cosmos le chaos de l’inconscient. D’un désordre, d’une souffrance, d’un déséquilibre, il conduit à une stabilité, à une harmonie, à une joie!»

Ozias Leduc, lettre à P.-É. Borduas, 1943

Gabrielle Messier, à sa résidence de Port-Daniel, Québec, 1999.

La peintre Gabrielle Messier, à sa résidence de Port-Daniel, Québec, 1999.

 

Août 1999, 2e visite chez Gabrielle Messier

L’automne dernier, Mme Messier m’a écrit pour me dire qu’elle avait changé d’avis au sujet de l’auteur de mes peintures. Elle ne croyait plus que c’était de Leduc assisté d’un autre, mais complètement d’un autre : son maitre, Luigi Capello et contrairement à l’avis de l’expert Laurier Lacroix qui avait laissé entendre qu’il s’agirait peut-être de peintures de jeunesse de Leduc.
Même si j’étais évidemment déçue, le mystère planait encore et j’avais envie de connaitre un peu plus cette peintre qui a été l’assistante à la fin de la vie de mon arrière-grand-oncle Ozias Leduc. J’ai un projet de documentaire ou de radio en tête, mais c’était totalement flou encore, à cette étape. Je suis dans l’exploration, je crois.
Mais, mais, mais, oh déception! Visite peu fructueuse, car un de ses anciens élèves était chez elle à Port-Daniel, un homme sympathique… mais qui est resté avec nous presque toute la durée de ma visite, ce qui fait que nous n’avons pas pu nous consacrer à Leduc et à ses souvenirs de lui. Elle m’a dit que c’était un policier de la Sûreté du Québec ! [beaucoup plus tard à l’automne 2015, j’apprends qu’il « avait loué une chambre chez Gabrielle Messier, en fait chez sa nièce, Mireille Gagner, avec laquelle elle résidait : le policier y habitait durant les jours où il travaillait, car sa résidence permanente était éloignée.  Mon mari m’a rappelé que Gabrielle donnait même des cours de peinture à ce policier lorsqu’il avait des temps libres» m’écrit l’ancienne responsable du fond Gabrielle Messier à la Bibliothèque et archives nationales du Québec, Mme Monique Lanthier que je remercie. Et elle ajoute : «Gabrielle n’a pas agi différemment avec vous qu’avec toute autre chercheur : elle était très sollicitée, ce qui la rendait un peu méfiante, ce qui est très compréhensible.»]

Je lui ai demandé gentiment pourquoi elle n’avait pas reporté notre rencontre, puisqu’elle était occupée avec ce que je croyais être un visiteur, en lui disant que cela ne m’aurait pas dérangée puisque je passais une partie de l’été en Gaspésie. Pas de réponse claire; elle a tenu (et lui aussi) qu’il reste avec nous. Du coup, cela m’a intimidée, cela a enlevé beaucoup d’intérêt à ma visite. Rétrospectivement, je me rend compte, que malgré une première rencontre chaleureuse, j’avais pas réussi à établir un lien de confiance avec elle et je n,«vais pas réussi à établir clairement que j’étais d’abord et avant tout à la recherche de mes racines familiales. Je ne me suis jamais présentée comme chercheure à elle.
Alors je me suis même sentie endormie à un moment, peu présente, surtout après qu’elle m’eut refusé de voir une lettre de Leduc alors qu’elle sortait une peinture du XVe s. d’un peintre allemand (Witterguneim ?) que Leduc lui avait donnée. Cette peinture sur plaque de cuivre de petit format avait été acquise par le maitre  de Leduc, L. Capello, lors d’un voyage en France. Leduc avait prêté 1000 $ à Capello et avait gardé cette peinture en gage de remboursement. Comme Capello ne l’a jamais remboursé, Leduc avait gardé cette veille peinture.
Au sujet de son hypothèse sur mes photos de peintures comme étant de Capello, elle a dit que c’était à cause du style… mais elle a vite changé de sujet, pas moyen de la faire parler sur ça non plus.
Sur Leduc, j’ai au moins su qu’il avait une pommeraie (à St-Hilaire) et que lorsqu’elle s’y promenait au printemps, lors de la floraison, elle avait un effet d’enivrement semblable à celui du cidre.
Elle a beaucoup apprécié le travail de Lévis Martin (dont j’ai cité des extraits dans mon article précédent sur ce blogue), dont j’ai appris qu’il était un prêtre défroqué, quoiqu’avec un langage plus complexe, moins accessible que Laurier Lacroix.

8 septembre 1999
Une amie de Mme Messier, Mme Rita Jacob m’a appelée sur ses recommandations pour avoir des détails sur mes peintures de… Capello (selon Messier). Mme Jacob prétend que Leduc avait eu pour influence scolaire Ingres qui serait le professeur d’un peintre italien dont elle détient une peinture, lui-même prof de Capello. Elle me propose de faire faire des photos à l’infrarouge par son fils pour chercher sa signature ou autres détails insoupçonnés sous les couches d’huiles.
Ma marraine vient de me donner en cadeau le catalogue de l’expo sur Leduc au Musée des Beaux-Arts dont le principal auteur est Laurier Lacroix. C’est totalement passionnant ! Je veux le recontacter.
Manon Paiement, amie et historienne de l’art, dit que le détail du laboureur qui avait attiré l’attention de Messier (voir mon 2e article sur ce blogue) est commun pour l’époque. Selon elle, on ne peut pas dire qu’il soit spécifique à Leduc…
Différentes versions contradictoires circulent sur Leduc au village de St-Hilaire (peut-être selon les époques?). On le voit souvent décrit dans la documentation sur lui comme le «sage de St-Hilaire», mais dans ce catalogue, on rappelle l’anecdote maintes fois racontée par l’élève de Borduas, le peintre J.-P Riopelle… et qui correspond plus aux quelques rares échos que j’en ai eus de ma famille :

«La plus importante des influences que j’ai subies, c’est certainement celle d’Ozias Leduc. Quand je suis allé le voir, c’était un vieillard qui vivait dans une cabane et que tout le monde disait fou. C’était un grand peintre. Il pouvait passer trois, quatre ans sur un tableau.»
Riopelle, in «Ozias Leduc, une œuvre d’amour et de rêve», Musée des Beaux-Arts de Montréal /Musée du Québec, 1996.

Ce passage m’a beaucoup frappé, car j’ai justement fait un rêve cette semaine où tout le monde disait j’étais folle. C’était le rêve du prédateur (1) (intérieur/extérieur). Je finissais par douter de moi, doutant de mon identité, doutant de ma vision présumant marginale, outsider, puisque tout le monde me disait folle. La vilaine petite canarde n’ayant pas encore trouvé son clan, sa famille, non reconnue, rejetée, étrangère (presque) partout où elle passe.
C’est un rêve, bien sûr, mais pas très loin de la réalité avec mon impression d’être étrangère partout où je passe depuis l’âge de 7 ans. Ainsi donc mon aïeul a dû subir le même destin, destin vécu par nombre d’artistes qui vivent sur une longueur d’onde légèrement différente de leurs contemporains.

On aime aujourd’hui que l’artiste ait une vision «originale», mais pas trop originale, car incompréhensible, insondable. On aime donc qu’il soit fou, mais pas trop fou parce qu’incontrôlable ou non marchandisable. Celui-là décrirait l’Art Nouveau, celui qui n’existe pas encore, peut-être l’art de l’an 3000 ou 4000, on pire, l’art d’une autre planète, inconnue dans la Constellation des Perséides. Il donnerait à voir des couleurs que nous ne pouvons pas voir encore avec le développement actuel de nos sens; il mettrait en scène des êtres qui subissent des transformations en direct, passant du chien, au monstre, au divin, il mettrait en jeu des forces surnaturelles qui nous font encore trembler, quand, par malheur, elles se manifestent à nous.
Mais plus concrètement, de quelle folie parlait-on dans le Québec des années 1940 ou 1950, au sujet de Leduc ? D’abord, probablement parce qu’il ne vivait pas comme les autres, en ermite, n’ayant pas eu d’enfant avec Marie-Louise (morte en 1939). Ensuite, sans doute passionné, peut-être même comblé par ses travaux, par les petits détails : on raconte qu’il rebouchait à la mine les minuscules trous laissés par les aiguilles des pochoirs sur les toiles destinées à être installées au plafond des églises! Je l’imagine assez bien alchimiste cherchant Dieu dans la pierre philosophale et faisant peur à tous ces culs secs de l’époque dite «de la grande Noirceur», aux mœurs rustres et contraignantes, comme celles de ma grand-mère «tout en Jésus-Christ» (comme le disait ma mère), celle qui avait descendu dans la cave ces deux peintures-là données que Leduc lui avait données en cadeau (2), et mœurs contre lesquelles, deux générations plus tard, les artistes du groupe automatiste se sont déchainés dans leur manifeste et œuvres du «Refus Global» (1948).
À demander à Mme Messier.

À suivre…

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(1) Selon la thèse de la conteuse et psychanalyste Clarissa Pinkola Estés, «Femmes qui courent avec les loups»

(2) Voir l’article 1re partie au sujet de ce cadeau… peu apprécié de Leduc à ma grand-mère Langevin.

Gabrielle Messier_Travaux à Shawinigan-Sud pour O. Leduc, a.d. 1945

Gabrielle Messier, travaux à Shawinigan-Sud pour O. Leduc, a.d. 1945

 

De mes archives

22 août 1998

Gabrielle Messier m’apprend que Leduc était le cousin germain de sa femme, Marie-Louise Lebrun (1860-1939), ce qui veut dire que je suis aussi parente de sang avec Leduc, ce qui me rend très fière et très heureuse. À l’époque, cela se faisait encore, quoique rarement (et avec dispense de l’Église). Du côté des Lebrun, ce sont des personnes très habiles de leurs mains. Ernest Lebrun (qui était photographe, je crois?), le frère de mon arrière-grand-mère Marie-Louise, était un inventeur très fameux et aussi conjoint de la sœur d’Ozias Leduc, Adelia… famille tricotée serrée, comme on disait dans le temps… Ernest refusait de se faire payer pour ce genre de travail (selon mme Messier, il craignait de perdre ses contrats, de ne plus être demandé). Entre autres, c’est lui qui a fabriqué et installé la tige du 1er projecteur au théâtre St-Denis (ou Ouimetoscope?) à Montréal, probablement une réparation. Il était beaucoup appelé pour des réparations mécaniques que personne ne réussissait à faire. Il est cependant mort pauvre et oublié, ce qui fâche mme Messier.

Dans cette lignée, mon grand-père était un petit entrepreneur, installateur et réparateur d’ascenseurs aussi. Mon père Pierre était capable de réparer de petits appareils. Selon Maman, il démonta et remonta un appareil-photo Lordomat qu’elle aimait beaucoup en une nuit pour le réparer. Comme à son habitude, il vint, paraît-il, à deux doigts (!) d’abandonner en disant d’abord qu’il n’était pas capable (je suis pareille…), mais avait tout de même persévéré toute la nuit en essayant encore et avait enfin rendu l’appareil fonctionnel le lendemain matin, au grand plaisir admiratif de ma mère.

Marie-Louise Lebrun, un peu plus âgée que Leduc, est morte à 79 ans de rhumatismes en 1939. Elle s’était mariée à Ozias en 1906, à St-Henri, à Montréal, non loin de chez moi [j’ai découvert par la suite que mon arrière-grand-père, Jos-Charles Langevin, meunier, s’était marié en 2e noce à Pointe St-Charles, y a travaillé et eut deux de ses enfants (Arthur et Eugénie)… En faisant des recherches dans le bottin  téléphonique, j’ai découvert que le « hasard » fait que j’habite à quelques coins de rue de son logement sur Shearer, près des ‘tracks’ de chemin de fer. Je comprends maintenant pourquoi je me suis exclamée, en déménageant à Pointe St-Charles en 1996, Ah! j’ai l’impression de me rapprocher de mon père (qui venait de mourir et que j’avais perdu de vue depuis plus de 10 ans)…

«Mon portrait» O. Leduc, 1899

«Mon portrait» O. Leduc, 1899

 

25 septembre 1998

Selon mme Messier, Leduc était très « spirituel ». Je n’ai pas été capable de la faire parler pour avoir des détails sur son caractère, ce qui m’a déçue. Elle m’a dit qu’il est mort à l’hôpital (Ste-Hyacinthe, que je saurai plus tard) et elle était là à son dernier souffle. Elle a appelé l’infirmière (une sœur grise) qui est venue, mais au lieu de s’en occuper, la sœur-infirmière a volé les dessins et les pinceaux de Leduc (il a dessiné jusqu’à la fin)! Mme Messier se demande aujourd’hui où sont passés ces dessins-là. Sont-ils restés chez les Sœurs Grises ?

Elle m’a décrit une peinture de jeunesse que Leduc avait un jour donné à sa famille, probablement du côté des Langevin (frères ou sœurs de mon grand-père). Il y avait un petit ruisseau dans le bas du tableau (comme dans le tableau du paysage que je possède) et un jeune garçon assis au bord. C’est donc un 4e tableau du côté des Langevin, mais je ne sais pas où et à qui il est… à moins qu’elle parle du mien?

Ah oui, un détail, Renoir est l’artiste préféré de mme Messier, aussi a-t-elle bien apprécié la page couverture de ce cahier que j’ai choisi pour ce projet… belle coïncidence.

 

23 avril 1999

L’automne dernier, mme Messier m’a écrit pour me dire qu’elle pensait finalement qu’à partir des photos de mes peintures, elles seraient plus probablement du maitre de Leduc, Luigi Capello (1848-1902). Ce qui m’a tellement découragée que je n’ai presque plus pensé à mes projets de documentaire sur Leduc et que je ne lui ai même pas répondu encore, et je m’en veux un peu d’ailleurs.

J’avais besoin de temps pour mijoter mon affaire et je ne savais pas quoi lui répondre.

Mais comme le dit une amie, Manon Paiement, qui est historienne de l’art, c’est aussi peu vraisemblable que Leduc ait donné à ma grand-mère des peintures qui ne seraient pas de lui et qu’elle n’avait sûrement pas demandées, puisqu’elle n’a jamais mis ces peintures sur ses murs et qu’elle les a mises aux débarras dans la cave de la maison familiale dans Rosemont, Montréal… Sans trop se tromper, on peut conclure soit qu’elle n’aimait pas ces peintures, soit qu’il y avait une gêne avec Leduc.

Maintenant que j’y repense, le mystère reste donc entier, mais je crois qu’il a dû sûrement y mettre sa touche en tout ou en partie à tout le moins puisqu’à sa 1re appréciation des motifs l’été dernier, mme Messier a reconnu en bonne partie l’iconographie de Leduc. Mais peut-être en effet que les arbres seraient de Capello. Mme Messier n’a pas vu les peintures dans leur format original, mais seulement en photo. Elle n’a donc pas pu apprécier la touche qui est ici légèrement texturée (surtout pour le paysage), comme la touche de Leduc, mais en beaucoup moins. Peut-être ces peintures sont-elles parmi les premières qu’il a faites auprès de son maitre Capello, un artiste italien immigrant (apprenti depuis 1886, à l’atelier T. Carli à Montréal) et que cette touche texturée a évolué par la suite?

C’était d’ailleurs l’hypothèse de Laurier Lacroix quand je l’ai vu au printemps dernier pour faire évaluer ces peintures. Il ne pensait pas que c’était des peintures de Leduc, sauf peut-être des peintures de jeunesse. Mais pour des raisons que j’ignore, nous n’avons pas pu explorer cette piste, comme il m’avait dit vouloir le faire.

*/*

Comme je nage dans les demandes de subvention pour mon travail au MAI ces jours-ci, je viens d’avoir l’idée (dans mon bain, entre le sommeil et l’état de veille –état que je préfère d’entre tous!) de demander une bourse de voyage pour aller réaliser cinq entretiens audio cet été chez mme Messier en Gaspésie.

L’idée d’un voyage pour « tester » mon sujet de documentaire et me faire une meilleure idée sur le potentiel de film me vient de mon ami Adam G. cet hiver, lors d’une conversation où je lui faisais part de ma déception et de mes hésitations. Et voilà que l’idée vient de prendre forme concrètement en moi après trois semaines de grands soucis intérieurs. Est-ce cette germination qui m’a causé tant de tourments?

Je viens aussi d’écrire une page d’une histoire qui m’a été inspirée par un nouveau mot que je viens d’apprendre, la conjugaison de « vivir » à l’impératif : vivid!, que j’ai associé à « livide ». Il y aussi le film « Trahir » qui m’a beaucoup impressionnée cette semaine; c’est l’histoire d’un poète hongrois qui et amené à trahir ses amis pour sortir de prison. Je me suis demandé à quoi servait ma vie. J’ai eu la très désagréable impression de m’épuiser dans le vide, de gâcher mes forces, de ne servir à rien et de vivre dans un monde profondément hypocrite. Une fois de plus, ça m’a tellement donné mal au cœur que j’avais de la misère à me supporter, encore moins les autres en qui je perds confiance, ne sachant où me situer et quoi dire. Les mots qui tombaient de ma bouche m’ont semblé si nuls, si déconnectés…

J’ai enfin réussi à me ressaisir hier (à la lecture du livre de philosophie taoïste « Le Yi-King »), avec un hexagramme qui m’a bien fait réfléchir. Celui de la philosophe et de la créatrice qui n’est pas d’abord sociable, que ça me plaise ou non… Dans un monde si maladivement extraverti, je ne serai jamais à la mode, je ne serai jamais très entourée, je dois m’y faire à cette solitude de l’écrivain, que j’accepte encore mal (car j’ai autant besoin de solitude que d’animation autour de moi).

 

19 juillet 1999, Matane

De retour en Gaspésie, seule cette fois-ci pour vacances-travail (pour le projet Uniterre à Caplan, chez G. Théberge) et pour rencontrer à nouveau mme Messier.

 

25 juillet 1999

Le ciel et la mer ne formaient plus qu’un. Une tempête se préparait.

Note de lecture de « Ozias Leduc et son dernier grand œuvre », de Lévis Martin.

1940. Gabrielle Messier présente ses travaux à la critique de Leduc. Il lui donne des leçons en échange d’entrer à son service comme apprentie et assistante. Elle s’occupe aussi des repas et de la santé de Leduc qui a été gravement malade après le décès de sa femme Marie-Louise, sa cousine éloignée [inexact : cousine germaine] et restés sans enfant. M.-L. L a été aussi l’ex-femme de son maitre Capello qui était mort, lui, en 1902.

1941. 1re rencontre-proposition avec le curé Arthur Jacob de la paroisse Notre-Dame-de-la-Présentation d’Almaville-en-bas (Shawinigan-Sud), pour ce qui sera ses derniers travaux qui s’échelonneront sur 13 ans, jusqu’à sa mort en 1955.

Selon l’auteur, Leduc a pu espérer dans cette commande la résolution qu’il poursuivait de cette dichotomie entre le matériel et le spirituel (la lutte de Jacob avec l’ange).

1943, Plusieurs jeunes artistes élèves de Borduas fréquentent l’atelier de Leduc.

« Le zodiaque.

La Terre ? Gîte de l’homme déifié, énumérateur des étoiles […], mais où vont tous les astres de l’espace ? Où va l’homme sous leur éclat réverbéré ? […] Cette route, ce cercle, ces bêtes, ces choses et l’homme qui s’y reflète… Un Néant… ! La gloire d’une étoile violée ! […] Où va l’homme en l’éternité? »

O. Leduc, extrait de la revue Arts et Pensée, no 18, 1954

À suivre…

De mes archives

Ozias Leduc dans son atelier, ad 1925

Mon arrière grand-oncle Ozias Leduc dans son atelier, ad 1900, St-Hilaire, Québec

«L’objet de l’art est d’enseigner; or l’histoire nous montre que, chaque fois que l’Art a oublié cet objet, il était en décadence. Sa gloire est liée aux idées qu’il suscite. Malgré la beauté des formes, la perfection technique, les couleurs magnifiques qui l’ont paré à certains moments de son évolution, il est souvent resté vide de sens. Il n’a attiré l’attention que par ses apparences, et l’esprit s’en est vite lassé; car l’esprit a d’autres yeux que ceux, aisément fascinés, de la chair.»

O. Leduc, 1903, journal The Casket, Antigonish (Nouvelle-Écosse, Canada)

 

Juillet 1998

Mon projet de (re)connaissance du peintre Ozias Leduc (1864-1955) se précise. En faisant des démarches pour faire authentifier une peinture non signée de Leduc que je viens de recevoir en héritage de mon père (Pierre Langevin, 1931-1997) ainsi qu’une autre que ma mère (Paule Panet-Raymond, née en 1932 ) avait gardée, j’ai rencontré un expert de l’œuvre de Leduc et professeur à l’UQAM, Laurier Lacroix. Il m’a parlé de la peintre Gabrielle Messier (1904- ) qui, à l’époque, avait été la jeune l’assistante d’Ozias Leduc et qui est toujours vivante, sur ses 95 ans.

Leduc était l’oncle de mon grand-père Joseph-Émile-Osias Langevin (1894-1979) et selon les souvenirs de ma grand-mère Reine (Leroux) Langevin (1891-1965) (et rapporté par ma mère), Leduc lui avait donné des peintures de lui, il y a bien longtemps de cela. Dans les années soixante (lorsque nous habitions rue Roslyn à Montréal), mon père a trouvé plusieurs peintures de Leduc dans la… cave de mes grands-parents! Selon ma mère, la mentalité de l’époque dans la classe ouvrière voulait qu’avoir un artiste dans la famille soit une honte, comme le pensait l’Église catholique. Mon père en a choisi deux qu’il aimait, un paysage et une jeune femme en forêt ramassant des branches dans son tablier avec deux enfants. Il les a rapportées chez nous, faisant la joie de ma mère. Elle s’y connaissait en matière d’art : elle avait étudié l’histoire de l’art à la Sorbonne et avait pris des cours au Musée de Beaux-Arts de Montréal avec A. Lismer (du groupe des sept) et J. de Tonnancour, dans les années ’50. Mais comme mon père a coupé ses liens avec sa famille dans les années ’60-’70, cette affaire est toujours restée vague par la suite et ma grand-mère est morte en 1965. Maintenant que mon père est mort, je suis complètement dans le vague.

En 1942, Leduc a aussi donné en cadeau au moins une autre peinture du côté des Langevin, à ma grand-tante Maria Laperrière, épouse d’Arthur Langevin (1890-1969). La toile représente un visage de femme. Comme ils étaient parrain et marraine de ma tante Madeleine, c’est elle qui en a hérité à leur décès. Cette toile est aujourd’hui précieusement conservée par ma cousine Ginette Handfield (Madeleine était mariée à Yvon Handfield) depuis 1989. Oncle Yvon vit toujours à St-Hilaire et je veux le rencontrer (je ne l’ai pas revu depuis ma petite enfance, selon ma mère; évidemment, je n’ai donc aucun souvenir de lui).

La sœur de mon père, tante Marthe Langevin, pense que ces deux peintures se sont remplies de poussière au sous-sol probablement parce que Leduc, marié à Marie-Louise Lebrun, n’apportait pas assez d’argent avec son travail de peintre de fresques et peinture et décoration d’églises (il peignait très lentement et était mal payé par les curés). Maman a ajouté récemment,toujours selon la mentalité du temps, qu’il devait être considéré un peu fou de se vouer à de telles activités. J’ai donc deux versions de famille qui concordent.

Alors qu’elle était adolescente, Marthe se souvient combien elle avait été impressionnée par sa visite à St-Hilaire chez son grand-oncle Leduc au début des années ’40. Celui-ci lui avait montré un portrait de la vierge qu’elle avait beaucoup aimé. Elle regrette aujourd’hui de ne pas avoir insisté auprès de mes grands-parents pour qu’ils achètent cette toile.

Par ailleurs, Marthe pense également que mes peintures pourraient être aussi de Jules Rioux, prêtre séculier de Trois-Pistoles, oncle de ma grand-mère Reine Leroux (originaire de Ste-Monique). Elle possède une œuvre de Rioux chez elle et j’ai le projet d’aller la voir pour essayer de visu de rétablir la vérité au sujet de ces deux tableaux non signés.

Madame Messier est la seule témoin directe encore vivante de l’œuvre de Leduc. Laurier Lacroix devrait lui avoir envoyé des photos mes tableaux pour avis, mais je n’arrive pas à la joindre, il ne retourne pas mes appels; je sais pourtant qu’il est à Montréal, c’est bien bizarre.

3 août 1998

J’ai enfin réussi à retrouver la trace de cette chère dame, par le biais du Musée d’art de St-Hilaire, avec Monique Comptois. Par mesure de confidentialité, elle n’a pas voulu me donner ses coordonnées, mais elle lui a envoyé une télécopie pour lui expliquer que je désire la rencontrer lors de mon séjour en Gaspésie. Cela fait une semaine que je n’ai pas de nouvelles et je pars pour la Gaspésie la semaine prochaine…

 

10 août 1998

Le temps me presse, je pense écrire à mme Messier et faire passer cela par le Musée, pour l’intéresser à mes intentions, sans trop en dire, car la lettre va passer par plusieurs mains.

Chère Madame Messier,

N’ayant pas eu de vos nouvelles par l’intermédiaire de M. Lacroix et du Musée de St-Hilaire, je vous écris pour partager avec vous mes préoccupations et mes idées, dans le but de pouvoir vous parler au téléphone avant mon départ pour la Gaspésie, le 17 août prochain.

Je suis la petite-petite nièce d’Ozias Leduc (il était l’oncle de mon grand-père Joseph Langevin de Montréal). Je suis une artiste de la vidéo – chant –littérature –scène et je me passionne depuis plusieurs années pour l’œuvre de Paul-Émile Borduas (1).

J’ai eu très peu de rapport direct avec la famille de mon père, c’est pourquoi Ozias Leduc est resté un étranger pour moi.

J’aimerais vous rencontrer afin de mieux connaitre mon aïeul. C’est une question d’héritage spirituel, je crois que vous allez comprendre.

De plus, comme vous l’avez sans doute su par Laurier Lacroix, je dispose de deux toiles non signées présumées de Leduc qu’il avait données à ma grand-mère et pour lesquelles j’ai besoin d’avoir votre avis.

J’ai aussi d’autres projets en tête dont j’aimerais tant vous parler.

Je joins à cet envoi une copie d’un texte que j’ai récemment écrit au sujet du Refus global (pour Le Devoir), afin que vous me connaissiez mieux.

Je souhaite de tout cœur que vous puissiez accéder à ma demande pour que nous puissions nous parler au téléphone avant mercredi ou jeudi de cette semaine.

Mon numéro de téléphone est à Montréal …. Merci et à bientôt.

Châle-heureusement,

Ève Langevin

 

20 août 1998

Première rencontre de Gabrielle Messier.

J’ai apporté des photos de mes deux peintures d’Ozias Leduc. Après une très attentive observation de quelques minutes, voici ce qu’elle me déclare pour ces deux tableaux :

LE PAYSAGE

Paysage, contreplaqué donné à ma grand-mère par Ozias Leduc

  • Selon elle, le ciel est de Leduc. Voir sa toile « La maison paternelle ».
  • La montagne est de Leduc ou conseillé de proche par Leduc.
  • Les arbres ont été faits par un autre peintre d’expérience.
  • La chaumière est du style des anciennes de St-Hilaire.

 

LA JEUNE FEMME AU TABLIER

La jeune fille au tablier, toile donnée à ma grand-mère par Ozias Leduc

 

    • Le petit détail de la charrue (haut gauche) est de Leduc, selon Mme Messier. Elle me parle d’un autre tableau qui possède ce motif, mais sans pouvoir le situer. [En août 1999, je trouve la fresque « Le Sacré-Cœur de Jésus » à l’église Saint-Enfant-Jésus-de-Mile-End à Montréal, 1917-18. L’agriculteur-laboureur à droite de cette fresque est une réplique détaillée du mien (aussi dans le livre expo MBA 1996, p. 213). WOW!!! Le catalogue indique d’ailleurs que mme Messier a eu en sa possession le dessin de cette œuvre].
    • Arbre-pommier est de Leduc.

Toujours selon mme Messier, ce ne sont pas des tableaux de Marie-Louise Lebrun (sa femme), car elle n’avait pas la maitrise technique pour réaliser des toiles comme celle-là.

 

Église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End, Montréal

L’église catholique Saint-Enfant-Jésus du Mile-End, Montréal. L’une des 15 églises et chapelles au Québec, Nouvelle-Écosse et États-Unis qu’Ozias Leduc a peint et décoré en tout ou en partie.

À suivre…

 

________________________________
(1) Le peintre automatiste Paul-Émile Borduas (1905-1960) a été l’apprenti le plus célèbre de O. Leduc. D’autres peintres connus de cette vague ont également fréquenté son atelier «Correlieu» à St-Hilaire : J.-P. Riopelle, F. Leduc, F. Sullivan, U. Comtois, N. Lajoie et d’autres.

LANCERS LÉGERS de DISQUE et PÊCHE-POÉSIE avec CLAVECIN…

 Anatoly Orlovsky et Ève Marie lancent leur nouveau disque de créations de poésie

et de compositions au clavecin.

« Soleils,

                       éclater

                                                           dans le ciel »

 

Mardi 17 juin 2014 à 19 h, au Café coop l’Artère, 7000 av. du Parc, Montréal

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Ève Marie, pendant l’enregistrement

Rencontre unique de la musique contemporaine au clavecin, de la poésie et du récit slamé ou récité : l’artiste interdisciplinaire Ève Marie Langevin et le compositeur et musicien Anatoly Orlovsky vous invitent à partager leur goutte d’eau, leur grain de sable à compte d’auteur.

Anatoly Orlovsky au clavecin fait  par le facteur Yves Beaupré

Anatoly Orlovsky au clavecin fait par le facteur Yves Beaupré

————————————————Leur cœur petite musique.

Sur leur disque, ils ont aussi invité deux talentueux artistes : le violoncelliste virtuose Claude Lamothe et la violoniste des Violons du Roy Michelle Seto à jouer deux pièces.

*/*

Voir le rêveur de sa vie

                                                  Voir le rêve dans le réel

   Montrer le réel dans le rêve

 

… Entendre tous les soleils éclater dans le ciel

Sentir la vie se recomposer peu à peu

Voir venir les nouveaux risques

Ceux qui ne ressemblent à rien

Cesser de traduire constamment le passé

mais y rester relié dans le temps …

 */*

Ève Marie au lancement. «Soleils, éclater dans le ciel»

Ève Marie au lancement. Crédit photo: Marc Savoy

Le disque est présenté en trois parties :

–          Lais pour oiseaux de cœur orange est constitué de trois compositions au clavecin d’Anatoly et de trois poèmes de Ève Marie (1), colorés, émotionnels, lyriques.

–          Le Fiel à la bouche est  un récit poétique et prophétique de fiction écrit par Ève Marie en 1995 (2). Elle y présente ici quelques extraits, accompagnée principalement au clavecin par Anatoly, mystérieux, puissants, spirituels.

 –          Cœur petite musique sont deux compositions d’Anatoly, deux poèmes de Ève Marie accompagnée par Claude Lamothe et par Michelle Seto, ainsi qu’une chanson autochtone de la Samie Mari Boine, interprétée par Ève Marie, parfois incantations, parfois berceuses, toujours rêveurs.

Anatoly Orlovsky au lancement. Crédit photo: Marc Savoy

Anatoly Orlovsky au lancement. Crédit photo: Marc Savoy

Pour Anatoly, son adoré instrument, construit avec amour et finesse par le facteur Yves Beaupré (à Montréal), est «un clavecin aimanté, corps-de-nerfs frissonnant d’amour∞fracture & partout ces fils d’éléctroparaffine mélodique pour tendre-vers… Chants de la sève qui s’altère : le clavecin-en-soi (néon ƪ chanvre) ou simulant sa simulation digitale ou un libre-cri de guitare électrique pixellisée – ces gouttes appellent un déluge d’agapé vert-tendre, les mots ‘toi, tu’ dicibles, à neuf, là où le pôle reverdit.»

*/*

 Vous pouvez écouter ici quelques extraits de Soleils, éclater dans le ciel :

Merci à notre technicien, André Lafrance!

Lieu : http://artere.coop

À Montréal, notre disque est disponible pour l’instant chez le disquaire indépendant L’Oblique (coin Rivard et Marianne), et chez le libraire indépendant François Larocque La Boite à son, en face du cinéma du Quartier latin.

Il est disponible aussi sur commande sur ce site, en m’envoyant un message ici-bas, dans la section commentaires.

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Notices biographiques

Anatoly Orlovsky, compositeur montréalais dont les œuvres récentes furent créées en 2013 à la Chapelle Historique du Bon-Pasteur et en 2014 à l’Église Saint-Jean-Baptiste, a également enregistré trois disques de sa musique et s’est produit en 2010 au Studio-théâtre de la Place des Arts, où il a créé une œuvre de théâtre musical et littéraire d’inspiration nordique, intitulée « Wawaté, l’or des neiges », en collaboration avec la poète et performeuse Ève Marie Langevin, le violoncelliste Claude Lamothe et la poète innue Joséphine Bacon. M. Orlovsky, qui est aussi poète et photographe, travaille présentement sur un opéra de chambre et a écrit une trame sonore entendue en 2009 au Festival International des Films sur l’Art de Montréal.

Ève Marie Langevin est une artiste interdisciplinaire montréalaise, poète, enseignante du français langue seconde et… tricoteuse du peuple. Dans son travail de création, elle intègre la performance, le mouvement dansé, les arts martiaux, le slam ou la poésie et le chant, avec plus récemment la peinture gestuelle. Elle a donné un concert poétique au Studio-théâtre avec le compositeur et pianiste Anatoly Orlovsky et Claude Lamothe. Pour un hommage à la poétesse Marie Uguay, à la Maison de la culture Marie-Uguay, elle a aussi réuni autour d’elle un chœur de poésie, dirigé par le compositeur et musicien André Pappathomas. « Soleils, éclater dans le ciel » est son 2e disque, après « Arraché ».

Claude Lamothe est virtuose du violoncelle et compositeur de musique pour la télévision, le théâtre et le cinéma. Ancien membre de l’orchestre de chambre I Musici, nommé «révélation du Printemps de Bourges » en 1995, M. Lamothe s’est produit comme soliste au Carnegie Hall de New York, à l’Auditorium National de Madrid, au Concertgebouw d’Amsterdam.

Michelle Seto, violoniste canadienne et membre des Violons du Roy depuis 1992, s’est aussi produite comme soliste avec les orchestres symphoniques de Québec, Calgary, Vancouver et du Centre National des Arts à Ottawa. Mme Seto, formée à Londres et à l’Université McGill de Montréal, s’est distinguée comme lauréate du Concours de musique du Canada, du Concours CIBC et de celui de l’Orchestre symphonique de Québec.

*/*

Écoutez nos entrevues média :

– Douteux.tv :  5 juillet, émission «SoloVox» no 69, avec Éric Roger http://www.douteux.tv/archives/id_emission-42-id_episode-2088-part-2

– Radio-Ville-Marie : 16 juin, émission «Premières loges», avec Alice Côté-Dupuis.

– CHOQ.ca : 9 juin 2014, la présentation approfondie et écoute de notre travail par le journaliste culturel Fabrice Marcoux : positionner le curseur @ 1:17:27

– CHOQ.ca : 21 juillet 2014, entrevue  avec Ève Marie, par Fabrice Marcoux.

– CHOQ.ca : 4 août 2014, entrevue avec Anatoly Orlovsky, par Fabrice Marcoux

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(1) Voir un extrait au

Germination, manifestive

(2) Voir quelques extraits à la fin de mon article

« Refusons la société de surveillance! » et vive Edward Snowden !

 

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1e peinture  049

Ève Marie, 1re peinture gestuelle issue du kung-fu, avril 2013

De décembre ’13 à février ’14, suite à cette invitation ci-dessous que j’avais faite à quelques amis artistes et philosophe, cinq d’entre eux ont répondu présents, soit le compositeur de musique contemporaine, musicien et poète Anatoly Orlovsky,  la conteuse Elisabeth Desjardins, le peintre et photographe Pierre Chevalier et la l’auteure-compositrice-interprète de jazz Caroline Harvey (qui a malheureusement dû se décommander pour maladie).

*/*

Chers amis,

Je prépare actuellement un spectacle-atelier «solo» interdisciplinaire… mais participatif dans lequel je vous propose d’en être à la fois les acteurs semi-improvisés et les spectateurs, en partie libérée(s) du besoin de performance et de son corollaire le jugement, et davantage animée(s) du désir d’expression et de relation de l’Ëtre.

Une partie de mon travail artistique des années ‘2000 a consisté à poser des actions ponctuelles pour critiquer le nouvel académisme dans les arts visuels (et autres…), notamment avec une collaboration dans le groupe Divergences avec Nikolaï Kupriakov* et plus récemment cet été avec Marina Maslovskaïa pour les supporter dans leur performance hors murs pendant la Biennale de Venise, visant à ramener l’importance de la peinture dans l’art et à critiquer les dérives de l’art contemporain.

3e peinture 29-06-13 039

Ève Marie, en répétition de kung-fu au bâton

Cet engagement social, parfois de style guérilla artistique, mais aussi par besoin de libération féministe, m’a amenée à pratiquer des arts martiaux, et en particulier le kung-fu (de la famille xing yi), le mouvement dansé et improvisé ou l’exploration vocale, ou celle des énergies et des souffles du corps et, plus récemment, d’en découvrir une expression métamorphosée, à ma plus grande surprise, dans une sorte de peinture gestuelle performative et improvisée. C’est sur la base d’une écriture inconstante de poésie ou de récit sur des thèmes à la fois sociopolitiques et spirituels et de ces nouvelles explorations que je désire mettre en scène et partager avec vous prochainement : un genre de répétition générale semi-privée en studio pour m’accompagner et s’inspirer mutuellement à travers notre médium artistique, que ce soit la peinture, la sculpture, le dessin, la photo, la musique et le chant, la danse, les arts martiaux, le tricot graffiti, la poésie, l’écriture de textes de philo et toutes leurs combinaisons riches et possibles et dont le titre de travail serait : Mouvements de l’art. Cette mise en commun aura lieu probablement en février; j’attends donc votre confirmation pendant les fêtes.

*/*

paul_emile_borduas, atelier à Paris

Paul-Émile Borduas en exil volontaire à son atelier parisien, vers 1958

Il est toujours bon de renouer avec nos classiques (ce que les musiciens ont compris et pratiquent depuis plus longtemps que les autres artistes), c’est pourquoi je vous propose comme «pulse» de départ soit un regard sur le manifeste socioartistique Refus global (1948) du peintre Paul-Émile Borduas, soit le conte traditionnel russe de Vassilissa et la Baba Yaga, ci-joint. Ce conte raconte ce qui se passe quand on prend conscience que les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être. Je vous propose également mes mots de 1995 qui dénotent l’importance que je donne au « nous » et qui mettent la table pour cette expérience collective de création.

Ozias Leduc, Mon portrait, 1899

Ozias Leduc, Mon portrait, 1899

Borduas fut l’apprenti de mon arrière grand-oncle, le grand peintre canadien Ozias Leduc. La discussion que j’ai eue de ce fameux texte du Refus global avec certains d’entre vous m’a laissée sur ma faim. Il m’a semblé être encore mal compris. Et à coup sûr, il a été mal interprété par la génération des artistes boomers (profs d’université, etc.), et du mouvement des Plasticiens, qui s’en sont servi pour justifier leur art conceptuel alors que ce texte est exactement à l’opposé de cette vision. Plutôt qu’un débat intellectuel ou un groupe de discussion comme occasion de se rencontrer, je vous lance cette fois-ci le défi d’en intégrer personnellement ses multiples dimensions par votre art, en venant à ce spectacle participatif.

Que rapporte l’historien de l’art Guy Robert (1) au sujet de la critique de l’«intention» créatrice dans le manifeste du Refus global ? Il dit que pour Borduas, «la valeur et la signification de l’œuvre procèdent et émergent de la réalité matérielle, plastique; la meilleure intention [rationnelle, logique] n’y ajoute rien.»**

Refus global _le livre«La portée de cette puissance magique que [Borduas] qualifie aussi de transformante» (GR) : c’est cette puissance qu’ont perdue les artistes les plus connus de notre époque dans l’exploitation de leur personnalité.»

Un an après le printemps érable, la phrase suivante aura peut-être une résonance particulière pour certains d’entre vous, à mon avis un des plus beaux passages de la littérature québécoise écrits par un artiste issu des arts visuels, avec une résonance révolutionnaire propre aux crises de plus en plus rapprochées de notre époque :

«Rompre définitivement avec toutes les habitudes de la société, se désolidariser de son esprit utilitaire. Refus d’être sciemment au-dessous de nos possibilités psychiques et physiques. […] Au refus global, nous opposons la responsabilité entière. […] Chaque fois qu’un homme obéit aux nécessités profondes de son être; chaque fois qu’un homme consent à être un homme neuf dans un temps nouveau.» Borduas

Vassilissa, illustration d'Ivan Billibin

Vassilissa, illustration d’Ivan Bilibin

Sur Vassilissa, je dirai pour l’instant peu de chose, vous laissant la chance d’interpréter le conte vous-même. Néanmoins pour vous situer un minima en cadrant la démarche artistique que je vous propose ici :

« Les cycles féminins [et masculin] qui correspondent aux tâches de Vassilissa sont les suivants : régulièrement, nettoyer sa façon de penser, remettre à neuf ses valeurs, débarrasser sa psyché des trivialités, balayer son soi, désencombrer sa façon de penser et de sentir. Allumer sous sa vie créatrice un feu qui ne s’éteint pas, cuisiner systématiquement des idées, [cela] signifie avant tout que l’on prépare de manière originale de la vie, de la vie inédite, afin de nourrir la relation entre soi et la nature sauvage. » Par ce conte, « notre tâche est d’infuser le tüz (âme ou feu de l’âme) dans nos idées, dans nos vies et celles de notre entourage. » « La femme sauvage est celle qui ose, celle qui crée, celle qui détruit. » Clarissa Pinkola Estes, «Femmes qui courent avec les loups » (1992)

 */*

Quand ils entrent au dedans de mes rêves, nous mangeons des coquelicots rouges et ils font de la musique. Nous prenons seulement ceux qui repoussent facilement pour ne pas en manquer. On les reconnaît facilement car ils sont plus beaux que les autres.

Nous ferons pousser un jardin d’amarantes. Nous mangerons des écorces de serpents

au soleil. Voici venir l’état de grâce.

Le bassin des larmes perpétuelles a été inauguré. Tous ceux qui ont envie de pleurer viennent s’y laver. Les cygnes nous regardent amusés. Jamais œuvre humaine n’eut le pouvoir d’attirer tant de monde. La filée fait plusieurs fois le tour de la Terre. Nous buvons l’eau à la bouche et elle nous raconte son ivresse. Chacun de nos gestes se forme à la manière d’une prière suave au Soleil. Nous sommes dans l’ivresse de Dieu, tous réunis. Nous voyons la racine et la cime des arbres d’un seul coup d’œil. L’est et l’ouest se trouvent au même endroit. C’est toujours le jour et c’est toujours la nuit en même temps. Il faut cultiver la joie pour y rester.

mon extrait inédit de « Le Fiel à la bouche » (1995)

Il parait que je suis surréaliste. Et vous? Les automatistes, Borduas en tête, se trouvaient dans cette mouvance, mais avec des différences appréciables. Quelle ne fut pas ma surprise de lire cette semaine dans un autre classique qui manquait à ma culture, « L’Homme révolté » de Camus (1951) l’extrait suivant :

« André Breton n’a jamais varié, en effet, dans sa revendication du surréel, fusion du rêve et de la réalité, sublimation de la vieille contradiction entre l’idéal et le réel. On connaît la solution surréaliste : l’irrationalité concrète, le hasard objectif. La poésie est une conquête et la seule possible, du point de vue suprême. Un certain point de l’esprit d’où la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, le passé et le futur… cessent d’être perçus contradictoirement. »

Alors ? J’espère que ça vous inspire! Qu’en dites-vous ? Ça vous tente ? J’attends de vos nouvelles!

Ève Marie, 14 décembre 2013

 */*

Peinture 4 perfo Art en Mouvements 028

détail 1, perfo gestuelle, février ’14, Ève Marie

Nous avons réalisé ce projet expérimental et exploratoire, comme rampe de lancement, avec un public sur invitation seulement, le 9 février ’14, au CEDA, à Montréal. Nous intégrerons plus tard quelques extraits vidéos.

Ève Marie, perfo gestuelle du 9 février, sur des extraits du Refus global

détail 2, perfo gestuelle du 9 février ’14, sur des extraits du Refus global, Ève Marie

________________

(1) GUY ROBERT, «Borduas», éd. les presses de l’université du québec, 1972.

* Le groupe Divergences, avec aussi les peintres Hélène Goulet et Louisa Nicol.

féminisme logoroseLa revue québécoise Possibles prépare un numéro sur «Les féminismes d’hier à aujourd’hui ». Je recherche des poèmes pour la section de création (aussi chanson, texte d’artiste, illustration), d’ici la fin mars.

La revue Possibles a été fondée par le poète Gaston Miron et le sociologue Marcel Rioux. Possibles est une revue montréalaise progressiste et pluraliste, dont les principaux objectifs sont l’égalité entre les hommes et les femmes, l’environnementalisme, l’appui aux mouvements citoyens et altermondialistes.

Suffragettes-Big

Les Suffragettes américaines

La revue est publiée en format papier et sur Internet. Elle est actuellement dirigée bénévolement par des profs et des étudiants en sciences po à l’Université de Montréal  et par des citoyens engagés. Pour plus de détails, communiquer dans ma boite de commentaires ci-dessous.

féminisme blague-2En 2013, Possibles a publié un numéro sur Occupons Montréal, les Indignés et le mouvement étudiant, voir http://redtac.org/possibles/category/du-printemps-arabe-au-printemps-erable-un-nouveau-cycle-de-luttes-sociales-vol-36-no-2-hiver-2013/section-i-du-printemps-arabe-aux-indignes/

Insoumises Maille à part

Tricot graffiti du collectif Maille à part, Montréal, 2013

féminisme et religions

«Il appartient aux privilèges du maître de ne pas penser comme maître et à l’esclave de ne jamais oublier son statut. L’homme, tel qu’il est formé dans notre espace culturel, peut oublier sa position dominante. Les femmes ne peuvent jamais oublier qu’elles sont des femmes.» Georg Simmel, sociologue allemand

Idle no more femmes,Chris Wattie, déc 2012

Idle no More, déc 2012. Crédit photo: Reuter, Chris Wattie

manif féministe

Manif à Montréal. Source: revue Alternatives, mars 2014

Manif Autochtone meutres de femmes

Manif à Montréal, 2014

cit V. Woolfe

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