Très récemment, J., une de mes amies, s’est suicidée et une fois le premier choc passé, une autre amie a organisé une après-midi funéraire de partage chez moi.

Carte de J.R.

J’ai pensé que cette cérémonie pourrait en inspirer d’autres ou susciter la réflexion de mes lecteurs et lectrices.

Comme toujours, bienvenue à vos commentaires, si vous avez vécu ce genre de situation !

Je dépose donc sur mon blogue le message que j’ai envoyé à mes ami.e.s , connaissances et amis et cousine  de J. à la suite de cette rencontre riche en émotion de toutes sortes.

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Un détail, justement, nous avons pu joindre un membre de la famille de J, et ce fut riche en enseignement et en réconfort, autant pour elle que nous. Elle a vu combien sa cousine était bien entourée, pas seule dans ses angoisses et nous avons pu mieux comprendre les circonstances générationnelles du « background » (contexte lointain) de sa maladie et de son geste radical.

Le fait de connaitre ces informations nous a tous aidé.e.s, je crois, à surmonter et ressentir de la bonne façon cet événement tragique. Et au final, à y donner un sens, et à sentir peut-être une forme de libération, autant pour elle que pour nous.

LETTRE À MES AMIS

Bonjour à vous !

Nous avons eu de beaux moments de confidences et d’apprentissages vécus avec vous toutes et tous samedi dernier, merci beaucoup.


É., tu avais parlé d’un texte sur l’âme, aimerais-tu le mettre sur notre page fb ?
La mort, et encore plus la mort par suicide posent la question de l’âme et de l’esprit, comme tu l’as très bien nommé…


Pour ma part, j’aimerais vous citer deux textes, l’un de l’artiste togolais, cinéaste, rappeur Elom20ce qui m’a été donné par Xavier (merci !), en mémoire de Jacinthe :

« Hier soir, j’étais mort.
Ce matin, j’ai déterré mon cadavre,
Il avait un cœur d’enfant.
Il faut mourir pour renaître.
Je vous souhaite de mourir souvent.
» Elom20ce

La mort d’un proche peut aviver ou raviver la curiosité pour les choses de la mort… qui fait partie de la vie. Ma mère a eu un diagnostic d’Alzheimer en 2018 et depuis, je la perds à petit feu… On appelle ça ‘’le deuil blanc’’. Cette expérience m’a amenée à lire à microdoses la brique magistrale « Le livre tibétain de la vie et de la mort » de Sogyal Rinpoché. On y parle de mode de vie, beaucoup de technique de méditation et surtout des étapes qui précèdent… et succèdent à la mort, telles que rapportées par la tradition des moines bouddhistes. Je vous le conseille, et faites-moi signe si vous avez envie d’en parler, même. Voici un extrait :


« Ce qui caractérise et définit chacun des bardos [réf. cycle de vie/mort], c’est qu’ils sont tous des intervalles, ou périodes pendant lesquels la possibilité d’éveil est tout particulièrement présente. Des occasions de libération s’offrent à nous continuellement tout au long de la vie et de la mort, et les enseignements sur les bardos sont la clé, l’outil, qui nous permettent de les découvrir, de les reconnaitre et de les utiliser au mieux. […] C’est dans les moments de changements et de transition importants, nous disent les enseignements, que la vraie nature de notre esprit, primordiale et semblable au ciel, a tout particulièrement une chance de se manifester. » S. Rinpoché

Quand quelqu’un meurt dans notre entourage, on sent parfois des bénédictions en soi ou autour de soi. Puisse celle de J. bien vous entourer et paix à son âme !

(ci-dessus, une de ses cartes qu’elle m’avait donnée en cadeau l’été dernier).

Amitiés et gros câlins,

È.