élèves à tabletteJ’ai toujours pensé que cette affirmation dans le titre était une proposition de l’arrière-garde qui voudrait nous ramener à l’âge des cavernes. J’étais, comme la plupart des gens, fascinée, voire hypnotisée par les nouvelles technologies qui « allaient libérer l’être humain ».  Paradoxalement, j’avais en même temps des intuitions et des malaises encore informulés par rapport au cellulaire, au courriel, à Facebook, à la tablette et au tableau numérique interactif à l’école, etc., tout en les appréciant, pour la plupart. Ces doutes me sont maintenant  confirmés et étayés par des recherches sérieuses.

En effet, de récentes lectures, dont l’excellent essai de Cédric Biagini « L’emprise numérique » (1), me font voir la face cachée de la marchandisation de l’éducation par l’industrie numérique. Je ne peux pas résumer un livre de 414 pages en quelques mots; justement ce besoin de clips raccourcis est un symptôme de notre monde de plus en plus médiatique et numérique. C’est la parcellisation de la connaissance qui nous fait (faussement) penser qu’en naviguant un peu à gauche et à droite, on sait tout facilement, en quelques clics. Mais qu’est-ce qu’on retient et comprend vraiment ? Non, mon but ici est simplement de lancer le lecteur attentif sur quelques pistes qu’il choisira ou non d’approfondir par lui-même. En ce sens, le médium même de « blogue » par son exigence de concision (tl dr) (2) serait à repenser de fond en comble (et ça me prendra le temps qu’il faut…-).

L’intrusion du privé par les TIC à l’école

35dollars_tabletJe suis stupéfaite de constater une évidence qui n’était pas venue à ma conscience encore, même si je suis prof : les produits commerciaux numériques qu’on appelle pompeusement TIC (ou TICE dans le reste de la francophonie : technologies de l’information et de la communication en enseignement) sont, pour la plupart, produites par l’industrie… privée (pléonasme). Que ce soit les supports que les élèves utilisent en classe : ordinateur, cellulaire, tablettes, téléphone intelligent, serious game,  et quoi d’autre, ou ceux achetés par les gouvernements : tableau blanc interactif (TBI) ou = tableau numérique interactif (TNI), logiciel, ordinateur, etc. Avant, on n’avait que des livres, produits par des éditeurs triés sur le volet. Sans parler de Google et consorts dont les moteurs commerciaux de recherche sont utilisés par tous les étudiants du monde (3) et dont les algorithmes ne sont pas neutres puisqu’ils structurent insidieusement notre pensée et notre vision du monde américanisées, selon le professeur Jonathan Roberge de l’Institut national de recherche scientifique (Québec) : « une université rend des comptes. Pas Google. » (4)  Il est extrêmement dangereux de laisser nos sources de connaissances à l’industrie privée et capitaliste, d’autant plus lorsqu’elle est monopolistique. Seul Wikipédia, comme encyclopédie populaire, avec sa structure Open source, n’est pas (encore) commerciale. Tout cela prépare trop bien les élèves à devenir d’avides consommateurs de tous les nouveaux gadgets… Est-ce un programme de marketing de fidélisation ?

Même l’OCDE vient de proposer un plan d’action au G20 pour lutter contre l’optimisation fiscale des grands groupes internationaux, notamment ceux du numérique dont les montages fiscaux de privés comme Google ou Microsoft ont récemment fait scandale (5).

D’ autre part, l’offre de cours se privatise : des cours ciblés, soit de rattrapage, soit pour aider à réussir tel ou tel examen se multiplient à vitesse grand V.

La Réforme… internationale

logo competencesMême la structure pédagogique des cours de niveau primaire à collégial (de 6 à 20 ans) est en phase avec la structure numérique. Il s’agit de « La Réforme » (au Québec, appliquée progressivement depuis 1999 ) dont j’apprends, dans ce livre de Biagini, que de nombreux pays la mettent en place, pour donner suite à des recommandations de l’OCDE au début des années ’90 (6).  Au Québec, ce « Renouveau pédagogique » instruit principalement par compétences (savoir-faire, savoir-être)  plutôt que par savoirs et instrumentalise la fonction de l’enseignant, considéré comme un animateur-guide de groupe-cours et un technicien du savoir parcellaire, pour lequel il est de moins en moins formé sur le plan disciplinaire et donc de plus en plus ignorant (7). Néanmoins, puisque rien n’est tout blanc ou tout noir, l’aspect intéressant de cette réforme est la pédagogie de la découverte ou du projet. Le professeur philosophe de l’éducation à l’UQÀM, Normand Baillargeon, se basant sur des méta-analyses (études synthétiques d’études) critique certains fondements de la méthodologie du Renouveau pédagogique québécois : « il faut du savoir  pour apprendre » (8). Selon l’article de Louis Cornellier, citant Baillargeon «un riche bagage de connaissances générales et un vocabulaire étendu ‘sont d’indispensables préalables au développement des capacités intellectuelles et constituent un des meilleurs garants de la réussite scolaire’» (9) . Mais à la longue, on craint que l’école ainsi réformée ne forme que des travailleurs qualifiés, mais incultes, avec une vision et une connaissance du monde tronquée, sinon parcellaire qui n’en feraient pas des citoyens avisés et critiques de leur monde, mais plutôt de bons petits consommateurs tranquilles. La grève des étudiants québécois lors du printemps érable de l’hiver et du printemps 2012 portait en partie sur cet enjeu, en particulier aux niveaux collégial et universitaire.

Autre sujet de préoccupation de l’impact de la culture numérique à l’école : la classe dématérialisée par la culture des classes vidées de leurs élèves, dont le but ou la conséquence (?) est d’atomiser les personnes dans leur apprentissage, et de remplacer les professeurs par des machines (comme la formation à distance, ou la formation avec des logiciels). J’avais toujours écouté ces scénarios catastrophes avec le sourire, les considérant comme de la politique-fiction; or j’apprends que cela se fait déjà dans plusieurs États (Mexique, Floride)! Le gouvernement économisera beaucoup d’argent en engageant de moins en moins de professeurs (ces économies sont déjà commencées en France, notamment) tandis que l’argent est/sera transféré… à l’industrie culturelle du savoir. Mais très bon pour les politiques néolibérales d’austérité poussées par le FMI qui ont plutôt répandu… la pauvreté, privatisé les profits et socialisé les pertes depuis quelques années.

Dommage cognitif

multitâche 1Tout cela sans parler des transformations et… plus grave encore, des dommages cognitifs, dont le déficit d’attention dû aux environnements multitâches, difficulté de concentration, de synthèse, difficulté relationnelle, etc., ou accélération que ces nouvelles technologies induisent dans notre (mauvais) mode de vie occidental! Encore une fois, notre cerveau a l’illusion de pouvoir gérer plusieurs tâches à la fois, mais les plus récentes études en neurologie continuent à démontrer que malgré sa plasticité, le cerveau ne peut que réaliser complètement et correctement qu’une tâche à la fois. En faire plusieurs à la fois signifie donc qu’elles seront vraisemblablement toutes mal faites (10). C’est aussi ce que soutient le professeur en éducation Normand Baillargeon (8). Dans le même sens, le chercheur Matthew Crawford qui travaille sur le concept de l’économie politique de l’attention et prépare un livre sur «l’attention, un problème culturel» écrit (11) :

«Dans un espace public saturé de technologies, l’attention s’épuise»

Une anecdote à ce sujet. Les enfants qui ont grandi dans cet environnement sont sensibles à ces critiques qu’ils comprennent mieux qu’on ne le pense généralement. Au supermarché, l’autre jour, un garçon de 10-11 ans pose une question à sa mère au sujet d’un produit sur les rayons. Mais sa mère, occupée à texter, ne lui répond pas. Son fils insiste. Toujours pas de réponse, à part un bref «hum?». Alors une autre question sort, incisive : «Maman, est-ce que ton cellulaire est plus important que moi ?» La vitesse rend-elle stupide ou absent à la réalité immédiate ? À coup sûr, elle rend plus superficielle et ne favorise pas, à l’école, l’apprentissage de connaissance acquise parce non répétée (12). Au contraire, elle disperse l’attention en permettant aux élèves de sortir de classe pour répondre à un… « urgent  appel » sur leur cellulaire/portable. Pendant que mes étudiants surfent sur Internet pour une recherche, ils vont aussi lire leurs courriels, voir leur nouveau post sur Facebook, ou texter à mon issu à leur ami…         Facebook logo

Ainsi, avec une attention aussi dispersée pendant qu’un élève consulte un texte, comment peut-il percevoir clairement quels en sont les mots-clés ? Et encore moins comment en synthétiser les idées principales… alors qu’il envoie le lien sur son serveur perso… Comme le remarque  d’ailleurs Daniel Tanguay, professeur de philosophie  à l’université d’Ottawa, le lecture induite par les nouveaux «iOutils» est «fragmentaire et sautillante». Quelles seront les conséquences bénéfiques et néfastes de cette structuration sur les chemins neurologiques de la pensée ? La lecture sur papier exige une fixité linéaire et de l’attention, ce que n’offre pas pour l’instant la lecture et la recherche sur des outils numériques, sauf peut-être les tablettes, et encore. Comment les écoles se sont-elles lancées dans ces nouvelles technologies sans pouvoir répondre raisonnablement à cette question pourtant… essentielle ? Tanguay dit encore : «à cause de sa matérialité et de sa fixité linéaire, [la lecture] exige temps, patience et concentration» (13). De plus, les recherches du neuropsychiatre Jean-Michel Oughourlian (14) ont permis de découvrir un troisième  cerveau, celui qui « imite et pousse à agir comme les autres ». Quand on sait comment la plupart des adolescents ont besoin de faire partie d’un groupe, notre responsabilité d’éducateur est de les informer sur les écueils de ces appareils qu’ils aiment tant considérer comme marque de standing social. Même s’ils rejettent toute critique, considérée comme rétrograde, les avertissements feront leur chemin plus tard.

i love multitasking

Auto-collant vendu par l’industrie privée

Également, ce dernier point confirme la vieille thèse de Toffler sur l’hyperchoix (15) : « lorsque les personnes disposent de trop d’options, elles peuvent tout simplement s’en retrouver paralysées et ne faire aucun choix ». Porte ouverte à la procrastination scolaire et à l’apathie (16) ? Ouf!  Dans quel jeu d’apprenti sorcier avons-nous plongé nos élèves ? Pas étonnant que des écoles très… hip, débranchées et très… privées fassent leur apparition dans les offres de formation à des parents déboussolés. Le New York Time rapportait l’année dernière qu’une partie des geeks de Silicon Valley envoie leurs enfants dans ce type d’école low-tech à 18,000 $US/an, dont plusieurs sont basées, incidemment, sur la pédagogie Waldorf qui privilégie l’éducation physique, les travaux manuels comme compléments à l’apprentissage de… savoirs (17). Épiphénomène ou nouvelle tendance ?

Tissu asocial

cellulaire-ecole crédit Mathieu RivardPlus globalement, en observant le développement vertigineux de villes,

l’un des pères de la sociologie, Émile Durkheim, avait très justement constaté au début du XXe s. combien le développement de la société industrielle avait affaibli les rapports sociaux, les solidarités et les liens directs.

Plus récemment, c’est aussi ce que soutenait, il y a déjà 20 ans, le professeur philosophe de l’université McGill, Charles Taylor, pour qui notre modernité rime entre autres avec atomisation, normalisation, déresponsabilisation et aliénation (18). On voit maintenant de plus en plus clairement à quel point le développement du capitalisme est entré dans une nouvelle phase avec sa marchandisation numérique. Le tissu social, mis à mal depuis un siècle par les sentiments d’anonymat et de solitude issus des familles, du travail, et maintenant de l’école éclatée, a créé un terrain propice au développement exponentiel des réseaux sociaux avec un retrait des lieux de discussion publique avec des gens différents de soi et la diminution des rencontres en tête à tête (19). Ces sites Internet, s’ils étanchent temporairement la soif, rendent encore plus dépendants et encore plus isolés en nous donnant l’illusion de rapports concrets, ce qui est encore pire… C’est comme boire de l’eau salée… En contrepartie, heureusement que des mouvements sociaux comme Occupy ont montré à quel point les gens avaient besoin de se rencontrer sur la place publique, et de discuter en personne du sort du monde. Nous réapprenons à discuter,,, mais c’est encore très difficile et les insultes pleuvent sur les réseaux sociaux. Au contraire, en personne, nous sommes trop politiquement corrects; de vrais débats ou prises de conscience sont souvent évités. La raison en est simple et tragique : nous avons désappris à nous parler et après toutes ces années, il est difficile même de critiquer une personne sans qu’elle ne monte sur ses grands chevaux; les ego et le narcissisme gagnent dans notre culture! Alors comment évoluer comme individu ? À ce sujet, j’écrivais il y a quelques mois sur le développement des groupes de discussion, voir https://evemarieblog.wordpress.com/2012/09/13/histoire_conversation_salons_groupe-de-discussion/

Harnacher le dragon numérique

Bref, en éducation comme ailleurs, il nous faut rester plus que vigilants pour ne pas entrer dans la matrice (20) techniciste, et nous assurer que ces machines servent les intérêts de l’éducation, soit ceux de l’apprentissage, de la réflexion, du développement de la connaissance, des habiletés pratiques et de l’esprit critique… sans nous asservir. Sans jeter le bébé avec l’eau du bain, une piste de solution serait d’encourager nos gouvernements à faire le virage en logiciels libres, dont les principes de développement sont davantage en phase avec le développement de l’intelligence et du partage collectifs, hors de toute tentation et déformation commerciales. Reste à trouver comment « harnacher le dragon », comme dans cette jolie et difficile posture de taï-chi…

(Voir le suivi de cet article et de nouveaux liens sur ce sujet en ouvrant la section «commentaires» après l’article).

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(1) BIAGINI, CÉDRIC; L’Emprise numérique (Comment Internet et les nouvelles technologies ont colonisé nos vies); éd. L’Échappée, coll. Pour en finir avec, Montreuil, 2012.

(2)  « tl dr » : to long, didn’t read – trop long, pas lu, un commentaire ou post courant dans Internet sur des textes qui ne suivent pas le diktat d’être court sous peine de ne pas être lu. Un ami m’écrivait justement en ce sens, que lorsqu’il reçoit de longs courriels (mails), c’est comme « une brique dans ma boîte de réception = une brique que je reçois par la tête qui fucke tout mon horaire / Une brique que je choisis à la bibliothèque = une brique de chocolat que j’ai le goût de savourer… avec un petit verre de porto… 😉 »

(3)   http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/383333/la-sociologie-des-algorithmes 

(4)   http://www.inrs.ca/jonathan-roberge?f=bourses-de-specialisation

(5) http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/383365/un-plan-d-action-contre-l-optimisation-fiscale

(6)  OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) «Les employeurs ont reconnu en elles [les compétences-clés] des facteurs clés de dynamisme et de flexibilité. Une force de travail dotée de ces compétences est à même de s’adapter continuellement à la demande et à des moyens de production en constante évolution.» B. Pont et P. Werquin, «Nouvelles compétences : vraiment ?», L’Observateur de l’OCDE, Paris, 2001.

(7)  Au Québec, les dernières cohortes du certificat en pédagogie pour les spécialistes détenant des bac ou des maitrises dans leur domaine d’enseignement, mais sans brevet en éducation, datent du début des années 2000. Depuis, la seule voie pour enseigner est la formation en éducation. Ce bac s’est allongé d’un an (= 4 ans) et contient très peu de cours de savoir disciplinaire. Par exemple, les futurs profs de français n’ont que… deux ou trois cours de grammaire durant leur formation en éducation de 4 ans!

(8) Normand Baillargeon, «Légendes pédagogiques; L’autodéfense intellectuelle en éducation»,  2013.

(9) «Le marteau du prof Baillargeon» http://www.ledevoir.com/culture/livres/393853/le-marteau-du-prof-baillargeon

(10)  « Le  multitasking [multitâche] n’existe pas. Il est antinomique de notre fonctionnement cérébral. Placé en demeure de faire plusieurs choses à la fois, le cerveau se contente de passer d’une activité à l’autre, séquentiellement. Chaque transition coûte des erreurs et du temps. Par ailleurs, une bonne partie des ressources cognitives est alors happée par la gestion du processus de multitasking […] Il n’est dès lors pas étonnant que les mécanismes d’apprentissage et de mémorisation soient altérés, au niveau neuronal le plus basique.» Michel Desmurget, chercheur en neuroscience. Voir www.sauv.net/pauvrepoucette

(11) http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/07/25/dans-un-espace-public-sature-de-technologies-l-attention-s-epuise_3453676_3224.html

(12)  «Seeing No Progress, Some Schools Drop Laptops» http://www.nytimes.com/2007/05/04/education/04laptop.html?_r=0

(13)  Revue Arguments, vol. 11, no1, 2013.

(14) http://www.ledevoir.com/economie/finances-personnelles/383378/miser-sur-le-contraire

(15)  Alvin Toffler, Le Choc du futur, Denoël, Paris, 1974. Édition originale en anglais : Future Shock, 1970.

(16)  J’avais aussi observé cette nouvelle et malheureuse tendance à ne plus répondre à tous nos courriels… débordés par trop d’envois ou de réponses à faire. Pas tellement de nature à favoriser l’amitié ou la communication. Voir à ce sujet, sur mon blogue : https://evemarieblog.wordpress.com/2013/01/02/lettre-a-mes-amis-du-jour-de-lan-2013/

(17) Matt Richel, «A Silicon Valley school that doesn’t Compute», The New York Time, 22 octobre 2011.

(18) Charles Taylor, «Grandeur et misère de la modernité», 1992.

(19) Selon le Rapport sur les Innovations Rogers, rapporté par le Devoir, 33% des Québécois,  (39% des Canadiens) «sont persuadés que les communications virtuelles auront remplacé les rencontres en tête à tête d’ici 2018 et un peu moins de 40% (50% au Canada) prévoient communiquer exclusivement par texto, réseaux sociaux et courriel à partir de leur téléphone intelligent.» «Au Québec, 44% des utilisateurs de téléphone intelligent avouent consulter leur messagerie au moins une fois en cours de rencontre amoureuse (52% au Canada).» Quel est le sens de cette dépendance ? Plus de détails au http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/396093/sondage-les-quebecois-sont-attaches-aux-technologies-de-communication Évidemment, s’il est permis de questionner le protocole de recherche d’une compagnie privée qui cherche… à se faire du bien, les chiffres, même à la baisse, montrent une nouvelle tendance dans le rapports humains dématérialisés et déshumanisés. Faisons l’hypothèse que cette «mode» aura son temps…

(20) Allusion au film de science-fiction La matrice/The Matrix de Andy Wachowski et Lana Wachowski, présentant une vision adaptée et modernisée du cauchemar technologique décrit par Huxley dans 1984.